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ENSATT mobilisée

13 juillet 2014

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27 juin 2014

Lettre du CIP au Syndeac

"Mesdames et messieurs,
Je me permets de vous interpeller par cette lettre et de vous faire remonter une parole ou plutôt un cri du terrain.
Je sais que la tentation doit être grande pour certains d’entre vous de se dire que la messe est dite. Que les enjeux des festivals d’été nécessitent un apaisement de notre lutte. 
Que la tentation est grande de vous satisfaire de la promesse du maintien des subventions de vos théâtres.
Que la tentation est grande de se dire que les propositions du premier ministre représentent une avancée dans le dossier de l’intermittence et que la promesse d’une table ronde à laquelle vous seriez –enfin- conviés peut être interprétée comme un progrès.
Je crains, pour être bref, que certains d’entre vous plaident pour l’arrêt de la mobilisation.
Cette position, si elle devait être celle de votre syndicat serait une réelle catastrophe.
Oui les temps sont durs, mais il y a quelque chose d’incroyable qui se joue en ce moment. Quelque chose qui n’était pas même présent en 2003. Quelque chose que nous essayons de marteler dans nos prises de paroles publiques, dans les médias. Un message fort mais pourtant si difficile à faire entendre : Ce que nous défendons, nous le défendons pour tous. 
Dans nos AG nous ont rejoints des précaires, des cheminots, des associations de chômeurs. Nous ne parlons pas de défense de la Culture, ou des annexes 8 et 10. Nous parlons de droits sociaux, de solidarité. Nous nous battons de toutes nos forces contre cette convention unedic qui s’attaque aux précaires. A tous les précaires. Pas que les intermittents.
La communication gouvernementale et médiatique s’efforce de nous cantonner dans une défense corporatiste. 
Ce n’est pas le cas.
C’est l’honneur du monde de la culture de porter la voix des sans-voix. De ceux pour qui il est trop difficile de monter sur une tribune pour se défendre. Peut-être sommes-nous enfin en train de redéfinir nos missions, le sens de ce que nous sommes et ce à quoi nous servons…
Je suis convaincu que cet honneur, nous l’avions perdu en chemin et que nous sommes en train de le redécouvrir. Un rappel utile de notre utilité sociale. Celle d’être des porte-voix. Plus uniquement dans les salles de spectacle, mais dans la société. 
Je sais que vous connaissez tous les arguments que nous avons contre cette convention et que vous les défendez.
Bien sûr, nous devons défendre l’intermittence et notre paysage culturel. Mais si nous ne défendons que ce petit bout égoïste de la problématique globale, si nous arrêtons maintenant la lutte ensemble, nous deviendrons traîtres à nos consciences. Traîtres à nos concitoyens. Nous avons assez combattu contre l’assertion que nous sommes des privilégiés pour ne pas donner le bâton pour nous faire battre.
Je suis fier de voir que ces dernières semaines, le monde de la culture entier s’est uni pour se défendre. En ce qui nous concerne, sur le terrain, la lutte est loin d’être finie. Cet accord est inacceptable. Et nous refusons d’être traités comme des indiens dans une réserve. Le scandale de la communication gouvernementale est de nous traiter comme tels, nous désignant aux autres travailleurs comme une espèce à part, loin des réalités des autres.
Nous défendons la solidarité interprofessionnelle. Nous refusons d’être traités à part des autres annexes… 
Soyons fiers d’être solidaires.
Renaud FRUGIER (membre de la CIP Limousin)"

27 juin 2014

Comité de presse du Syndeac du 23 juin 2014


Le SYNDEAC s'est réuni en Conseil National élargi extraordinaire ce lundi 23 juin 2014 suite
aux annonces formulées par le Premier ministre le 19 juin.


Les revendications du SYNDEAC n'ont pas changé depuis plus de dix ans. Au sein du Comité de
suivi de la réforme de l'intermittence et par nos propres positions, comme par l'ensemble de
nos travaux (dont l'étude commandée à Mathieu Grégoire et Olivier Pilmis), nous avons
défendu sans répit un modèle alternatif de régime d'assurance chômage des intermittents du
spectacle. Nous n'avons cessé de travailler à une refonte totale de ce régime spécifique pour
qu'il devienne plus juste, plus équitable, plus équilibré. Cela passe à nos yeux par le retour à
la date anniversaire avec 507 heures sur 12 mois, mais aussi par une série de propositions
connues de tous, que l'accord du 22 mars a méprisées.


Les semaines d'impasse du dialogue n'ont pas été la meilleure marque d'un quinquennat qui
le revendique pourtant comme méthode. Nous sommes tous fatigués des annonces et des
promesses non tenues ! La réelle mesure d’apaisement demeure un moratoire pour garantir la
fin possible du désastre.


Grâce à la mobilisation forte et courageuse des artistes et techniciens à laquelle le SYNDEAC
prend part, le chef du gouvernement a enfin annoncé une série de mesures pour répondre aux
inquiétudes et à la colère qui s'expriment. Ces annonces entrouvrent la porte d'un règlement
pérenne des questions de fond sur ce dossier, dont les injustices de la convention de 2003
qui ont été aggravées cette année. Mais surtout, ces annonces portent le paradoxe d'agréer un
accord tout en reconnaissant qu'il est injuste, au point de suspendre les effets du différé
d'indemnisation, en les compensant directement auprès de Pôle Emploi.


Il est temps que la puissance publique reprenne la logique de soutien aux équipes artistiques et
mette en oeuvre le plan de relance de l’emploi historiquement réclamé par le SYNDEAC. Ces
décisions gouvernementales ne sont que le début d'un processus enfin responsable et
transparent pour une réforme juste et durable.


Nous contribuerons avec intransigeance et responsabilité à la concertation mise en place pour
réparer plus de dix ans d'injustice et pour élaborer l'avenir du secteur culturel. Cette
concertation doit avoir un cadre, un calendrier et des objectifs précis, car il s'agit bien de faire
aboutir un chantier de plus de dix années. Au-delà de ces exigences, nous serons très
vigilants quant au mode de financement de l'assurance chômage. La solidarité
interprofessionnelle est le cadre de cette protection sociale, en réponse à des pratiques
d'emploi particulières. Au-delà de la mesure transitoire d'apaisement sur le différé, aucune
participation de l'Etat au financement de la protection sociale n'est acceptable à nos yeux.
La solidarité nationale doit s'exprimer en préservant les moyens de l'activité, donc de l'emploi.
C'est ce qu'a commencé à faire le Premier ministre en annonçant, dans un discours redonnant
enfin toute leur place à la culture et aux artistes dans la société, le maintien des crédits
consacrés à la création au sein du ministère de la Culture pour les années 2015, 2016 et
2017. Cette mesure budgétaire est nécessaire mais insuffisante, car elle ne concerne pas
l’ensemble du ministère de la Culture, ni ne lève les hypothèques sur les dotations aux
collectivités territoriales.


Nous continuerons d'expliquer inlassablement nos engagements et nos missions de service
public de la culture nés de l'élan humaniste de l'après-guerre, aujourd'hui mis à mal par les
populismes et l'ultralibéralisme.


Le Conseil National du SYNDEAC

27 juin 2014

Communiqué du Théâtre du Soleil - 21 juin 2014

Prenons le gouvernement au mot
 
Après avoir tergiversé bien trop longtemps, le gouvernement vient, enfin, d’ouvrir un espace de négociation où ses trois chargés de mission auront la charge de réunir à la table tous les syndicats qui, siégeant à l’UNEDIC, sont responsables de l’accord si contesté et contestable, ainsi que le Comité de Suivi et la Coordination des Intermittents, afin de proposer une réforme en profondeur du régime des intermittents du spectacle. Réforme souhaitable pour tous et qui devra être acceptable par tous nos concitoyens.


Le Théâtre du Soleil espère que, maintenant qu’ils y sont enfin conviés — alors que jusqu’à présent ils en avaient été inexplicablement écartés — le Comité de Suivi et la Coordination des Intermittents prendront toute la part qui leur revient dans cette négociation démocratique et qu’ils pourront faire entendre leur réflexion et leurs propositions pour l’élaboration de cette réforme.


Nous espérons que tous ceux qui les soutiennent sauront faire la différence entre une résistance légitime et une politique de la terre brûlée qui ne serait absolument pas comprise par nos concitoyens. Il sera toujours temps de déclarer la grève s’il s’avérait que les représentants du gouvernement agissent avec duplicité et ne cherchent qu’à temporiser pour sauver le Festival d’Avignon et sa manne économique. Alors, le gouvernement porterait la responsabilité non seulement des annulations qui s’ensuivraient, mais de querelles douloureuses, de divisions durables et destructrices, et, nous le craignons, de violences autres que verbales. Sans parler d’une rentrée désastreuse pour nous tous.

21 juin 2014

27 juin 2014

Avignon 2014 - Point de vue de Bernard Bloch

 

L’art est notre seule chance

 

Rappel succinct des faits

 

Voilà 11 ans que les vrais partenaires sociaux du secteur de l’art et de la culture, c’est-à-dire ceux qui sont vraiment représentatifs de nos professions (employeurs comme salariés), et qui connaissent de l’intérieur la réalité et la précarité de nos métiers, mais aussi le dynamisme de notre secteur et l’apport considérable que l’art et la culture induisent dans l’économie nationale, se sont réunis avec des parlementaires de tous bords, conseillés par des  sociologues, des économistes, des juristes de haute volée pour élaborer une réforme juste, efficace et durable des annexes 8 et 10.

Une réforme fondée sur la solidarité inter et intra-professionnelle, qui éliminerait enfin les abus, réduirait les dépenses inutiles ou injustifiées, favoriserait les plus fragiles d’entre nous sans donner encore plus à ceux qui ont le plus.

 

Mais, la psychorigidité et le dogmatisme ultra-libéral du Medef version Gattaz, l’a-culturation de plus en plus criante des classes dirigeantes soutenues par des syndicats peu représentatifs pour lesquels la maîtrise de la gestion de l’Unedic compte plus que la justice sociale, ont conduit à cet accord scélérat du 22 mars qui aggrave encore l’absurdité de l’accord de 2003 au nom d’économies dérisoires réalisées sur les plus pauvres. « Économies » qui, alliées aux baisses constantes des budgets alloués à notre secteur, vont produire à très court terme un effondrement d’activité qui va s’avérer meurtrier pour l’ensemble des salariés et des entreprises de notre secteur et donc pour l’ensemble de l’économie nationale à laquelle il ne manquait plus que ça !

 

Est-il utile de rappeler ici les chiffres, tant en termes d’emplois directs et induits, qu’en termes de retombées économiques, que l’activité artistique et culturelle génère dans ce pays ?

Une activité dont il faut rappeler qu’elle n’est pas ou peu dé-localisable.

Une activité en pleine croissance, inventive, innovante et, surtout, d’autant plus nécessaire que ce qui nous écrase aujourd’hui, c’est l’absence de sens, le sentiment d’être à la merci des algorithmes imbéciles qui organisent déjà 40 à 60% des flux financiers.

La mutation du capitalisme de production manufacturière de papa vers le capitalisme financier des années 80-90 avait déjà éloigné les classes dirigeantes de l’idée même de création et d’invention (donc d’art et de culture).

On comprendra sans peine que les « algorithmes fous » nichés dans les ordinateurs qui, au profit d’une minorité de loups avides, organisent la déshumanisation chaotique de l’économie mondiale, ne risquent pas de perdre leur nano-secondes à aller assister à un spectacle, écouter un concert, voir un film, visiter une exposition, lire un livre ou… faire l’amour.

 

Alors : que faire ?

 

La question cruciale qui se pose ces jours-ci est la suivante : faut-il aller « jusqu’au bout de la menace » et empêcher la tenue des festivals d’été ?

 

Ma réponse est, après mûre réflexion et débats intérieurs déchirants : NON

 

 

Nous ne sommes pas des privilégiés. Notre travail est permanent, mais il n’est visible et salarié qu’une petite partie du temps, et notre salaire annuel moyen est de l’ordre de huit à

douze mille Euros.

Mais il est vrai que nous jouissons d’un immense privilège : celui d’aimer passionnément nos métiers. D’en aimer même les moments de souffrance et de doutes, puisqu’ils font partie de l’essence même de la création.

Nous ne sommes pas les seuls, loin s’en faut, à aimer ce que nous faisons, mais il semble bien qu’aujourd’hui le travail n’est plus pensé qu’en son sens étymologique : celui de « souffrance nécessaire » pour gagner son pain, pour survivre.

Nous ne nous contentons pas de survivre, nous voulons vivre ! La grève pour nous, est plus qu’un sacrifice, c’est une auto mutilation. En supprimant les quelques heures de sa visibilité, la grève des spectacles annule des mois de travail invisible. Ces heures où nous avons la joie d’offrir à nos publics une vision un peu neuve, différente, inouïe de la réalité. Et, qui sait, de leur donner peut-être un peu plus de force pour la changer, cette réalité.

 

Metteur en scène, auteur et comédien, je dirige une compagnie conventionnée par la Drac Ile de France et bénéficiant du soutien de la Région du même nom. Ma compagnie, « Le Réseau (théâtre) », a trois manifestations programmées au cours prochain festival d’Avignon. Compte tenu des frais déjà engagés, si ces trois propositions devaient être annulées, cela signifierait une grave mise en danger d’une compagnie conventionnée depuis 1997, la remise en question de ses projets pour les trois années à venir et la suppression des centaines d’heures d’emplois artistiques et techniques que génèreront ces productions.

Si l’on multiplie cette situation par les 1083 compagnies programmées dans le Off et les 38 spectacles du In, on imagine aisément les dizaines de milliers d’heures de travail qui partiraient ainsi en fumée et les centaines de compagnies, de projets et même d’institutions qui seraient alors menacées de disparition.

Sans parler de certains des festivals (et non des moindres) dont l’existence même serait gravement menacée. 

 

Aujourd’hui, en 2014, compte tenu de la situation économique dans laquelle nous ont plongés les délires de la financiarisation, l’annulation des festivals m’apparaît comme un attentat suicide. Je m’oppose à ce suicide professionnel collectif. Je veux me battre, je veux que nous nous battions collectivement contre un ennemi qui veut notre mort sans même, d’ailleurs, en avoir conscience, obnubilé qu’il est par le démon de L’AVOIR. Un ennemi sans visage qui ne comprend même plus notre langue : celle de L’ÊTRE, celle de la pensée, celle de l’invention.

 

Alors : quelle porte de sortie ?

 

Depuis onze ans, nous avons tout essayé.

L’annulation des festivals en 2003 n’a modifié en rien l’application de l’accord déjà scélérat signé à l’époque, mais elle a donné naissance au travail remarquable du Comité de suivi. Travail qui a été jusqu’ici totalement ignoré par les négociateurs « patentés ».

 

Depuis le début de l’année, un mouvement de protestation exemplaire réunit l’ensemble de nos professions, salariés et employeurs rassemblés. Et ce mouvement ne se contente pas de protester, il propose une réforme cohérente, juste, responsable et économe des annexes.

Mais le gouvernement actuel, qui compte pourtant dans ses rangs nombre de ministres qui récemment encore, soutenaient les propositions du Comité de suivi, s’apprête à agréer l’accord du 22 mars.

Il y a un avant et un après agrément : les luttes qui ont été et sont encore menées pour l’empêcher ont été exemplaires et partiellement efficaces. Mais si cet accord est agréé, une lutte autrement plus longue se profile. Nous devons, pour la mener à bien, ménager nos forces et préserver, plus que tout, notre unité. Et cette unité risque d’être violemment compromise par des annulations massives de festivals qui mettront à terre la plupart des compagnies indépendantes, mettront en danger nombre d’institutions et éjecteront du système et de la profession de nombreux salariés du secteur.   

 

La menace d’annulation des festivals, les grèves qui ont empêché la tenue des premiers de ces festivals n’ont pas empêché l’agrément mais ont eu les effets suivants :

1. la prise en charge pour un an par l’État des « dépenses » dues à la non application du différé d’indemnisation. Mais cette prise en charge par l’État est dangereuse en ce qu’elle est une première remise en cause de la solidarité interprofessionnelle et que rien ne nous assure de sa pérennité. En outre, ces 90 M€ seraient bien plus utiles pour abonder les budgets de création que pour suppléer aux manques d’un mauvais accord.

2. la promesse de mettre en place une réflexion de fond pour remettre à plat les discussions en prenant cette fois en compte les propositions du comité de suivi (discours de Manuel Valls le 19 juin dernier).

 

Prenons le Premier Ministre au mot !

 

C’est maintenant, dans les jours à venir, que les partenaires sociaux, signataires ou non de l’accord, doivent s’engager, sous l’égide de l’État et l’arbitrage des trois personnalités qualifiées désignées, à s’asseoir sans attendre à la même table que la CIP, le Syndeac et le Comité de suivi pour parvenir avant la fin de l’année à un nouvel accord pérenne sur les annexes 4, 8 et 10 prenant sérieusement en considération les propositions du Comité de suivi.

 

C’est sous cette condition qu’une confiance minimale entre la profession et le gouvernement aura des chances de renaître. C’est sous cette condition que les festivals d’été et, plus avant encore, l‘ensemble de la saison à venir pourra avoir lieu.     

 

 

Bernard Bloch

Comédien, Metteur en scène, Auteur

Montreuil, le 22 juin 2014    

 

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27 juin 2014

Communiqué du groupe des 20 du 25 juin 2014

Le Groupe des 20 - réseau de théâtres en Rhône-Alpes - dit NON à la signature de l’accord du 22 mars 2014 et réclame, comme la Coordination des Intermittents et des précaires, une nouvelle négociation tenant compte des propositions élaborées depuis 2003.
 
Les dernières propositions du gouvernement, suite à la mission confiée au médiateur Jean-Patrick Gille ne peuvent nous satisfaire. Il s’agit là d’un palliatif temporaire, habile parade à la menace de l’annulation des festivals d’été.
À travers l’activité des festivals et des saisons des lieux culturels, nous connaissons le poids économique de la culture : elle génère 57,8 milliards d’euros, soit  3,2 % du PIB. Autrement dit, 1 € investi dans la culture rapporte entre 4 et 10 € à l’économie réelle (jusqu’à 14 € sur les festivals).
 
Déjà malmené par les coupes sévères en matière de budget, tant au niveau de l’État qu’au niveau des collectivités, le secteur de la culture vit ici une agression nouvelle. Il risque de perdre sa vitalité, la richesse de sa diversité, sa construction en un maillage fort sur l’ensemble du territoire, fruit d’un travail acharné initié par le Conseil National de la Résistance.
Les intermittents, artistes et techniciens, sont en première ligne, ce sont eux qui vont subir de plein fouet les conséquences de cet accord qui ne fera qu’aggraver la précarité des plus fragiles, les reléguant hors du système d’indemnisation fondé sur la solidarité interprofessionnelle, venant ainsi gonfler les rangs du RSA.
Pourtant, ce sont eux qui sont la force vive de la création artistique (programmations saisonnières, festivals, actions en milieu scolaire, auprès des associations et sur les territoires).
Puis les structures de programmation culturelle seront également touchées par la hausse des cotisations et la précarisation accrue des artistes et techniciens. Il n’y aura donc plus de créations et de programmations dignes de ce nom dans les théâtres et lieux culturels.
Au bout de la chaîne les publics seront pénalisés par une baisse qualitative et quantitative des spectacles et productions artistiques.
Nous ne voulons pas qu’ils le soient par l’annulation de spectacles, que nous souhaitons maintenir après avoir donné la parole aux intermittents.
Nous ne pouvons accepter que la culture soit ainsi attaquée, démantelée, méprisée.
Il est nécessaire que l’État, écoutant les revendications des intermittents, manifeste son engagement dans un projet de société fondé sur des valeurs de rassemblement, d’éducation, d’enrichissement culturel collectif. La culture est l’un des puissants moteurs qui contribuent à ce projet de société tourné vers l’humain et non en direction du profit financier de quelques-uns.
 
Nous, directrices et directeurs de structures culturelles, employeurs, demandons que les propositions faites par les coordinations d’intermittents soient entendues, et que soit stoppé ce processus de démantèlement du régime de l’intermittence.
 
Groupe des 20 Rhône-Alpes
Théâtre du Parc – Andrézieux-Bouthéon / Château Rouge - Annemasse / Quelques p’Arts - Boulieu lès Annonay / Théâtre de Bourg en Bresse / Espace Albert Camus - Bron / Le Polaris- Corbas / La Rampe et La Ponatière - Echirolles / Centre Culturel - La Ricamarie / L’Amphithéâtre - Le Pont de Claix / L’Hexagone-Scène Nationale - Meylan / Théâtre de la Renaissance - Oullins / Le Train Théâtre - Portes-lès-Valence / Théâtre de Privas / Le Théâtre de Roanne /  L’Heure Bleue - St Martin d’Hères / Théâtre Théo Argence - St Priest / L’Auditorium - Seynod / Maison des Arts de Thonon-Evian / Théâtre de Vénissieux / Théâtre de Vienne / Théâtre du Vellein - Villefontaine / Théâtre de Villefranche
27 juin 2014

Communiqué de soutien aux intermittents du Nouveau Théâtre de Montreuil

Les mots que nous n'entendons plus ?

Où sont passés les mots et le vocabulaire qui constituaient un corpus commun avec lequel il était possible de bâtir et d'imaginer les mondes de demain. Ces mots étaient : mutualisation, protection sociale, éducation, services publics, justice !


Un ensemble de valeurs qui tendait à construire une société de biens communs dans laquelle l'intérêt général primait !


Le nouvel accord Unédic du 22 mars 2014 touche l'ensemble des chômeurs, qu'ils soient au régime général, intérimaires ou intermittents[1] du spectacle. Nous sommes donc tous concernés !


Tel qu'il est proposé aujourd'hui, cet accord va à l'opposé de ces valeurs et du socle sur lequel une société peut se construire et se projeter. Depuis des années, le Medef s'acharne à mettre à mal en s'attaquant, par tous les moyens possibles, à la philosophie de solidarité et de mutualisation qui en sont les bases et les fondations. Cette réforme répond à une logique idéologique où l'exclusion – particulièrement des plus faibles – est la règle. Un système où les plus fragiles se font broyer par un libéralisme au cynisme à peine voilé.


Agir donc, pour arrêter la broyeuse afin que l'ensemble des citoyens puisse bénéficier d'une protection sociale juste. Faut-il, une fois de plus, rappeler que 6 chômeurs sur 10 ne sont pas indemnisés ?


Ce débat qui s'engage dépasse, en effet, de loin les revendications d'une corporation arc-boutée sur ses acquis sociaux et s'étend à l'ensemble de ceux et celles qui ne veulent pas d'un monde qui bat uniquement au rythme de la finance et de la rentabilité. C'est-à-dire celui d'un monde où la valeur marchande serait l'unique critère, d'où découlerait une société totalement déshumanisée. Une société incapable de se projeter et de s'inventer un avenir commun, de se concevoir une histoire commune.


L'art et la culture sont vecteurs d'émancipation et de lien social et participent pleinement à la construction d'un imaginaire nécessaire pour s'inventer une histoire commune.


Les annulations qui se profilent n'amputeraient pas seulement ce pouvoir d'imagination. Elles seraient une véritable catastrophe pour les acteurs impliqués –équipes artistiques, spectateurs, institutions, villes– d'un point de vue artistique, humain mais aussi économique. Car oui, la culture est aussi un vecteur de richesse économique ; elle "rapporte" près de 21 milliards d'euros de valeur ajoutée par an pour la France[2] !


On ne peut donc se résoudre à cette alternative même si une action commune et déterminée peut apparaître comme l'unique solution pour infléchir l'intransigeance de l'actuel gouvernement.


Concernant le régime spécifique des intermittents, il y a pourtant d'autres solutions. Des solutions pensées par un comité de suivi qui a su réunir autour d'une même table professionnels, partenaires sociaux, experts, parlementaires de tout bord. Ils ont, depuis 2003 lors du précédent mouvement social, inventé, imaginé, construit un système d'allocation chômage réaliste et concret, qui défend bec et ongles l'idée d'une société du bien commun. Mais encore une fois, ces propositions pourtant plus justes n'ont pas été retenues.


C'est au nom de cette justice que nous demandons au gouvernement de revenir tout simplement en arrière et de ne pas entériner l'accord du 22 mars qui fragilise globalement notre société et qui a un impact désastreux dans les domaines de l'art et de la culture.


Mathieu Bauer, Fériel Bakouri et toute l'équipe du CDN de Montreuil – 26 juin 2014

[1] Ce sont les techniciens (annexe 8) et artistes (annexe 10) qui alternent des périodes de travail salarié et de chômage dans les domaines du spectacle vivant, du cinéma et de l'audiovisuel.
L'accord Unédic du 22 mars 2014 modifie notamment le différé (le délai de carence entre la perception des derniers revenus et le versement des allocations-chômage), qui retarde l'ouverture des droits au chômage. Celui-ci concernera désormais près de la moitié des allocataires (contre 9 % actuellement).

[2] In L'apport de la culture à l'économie en France (Inspection Générale des Finances / Inspection Générale des Affaires Culturelles)

27 juin 2014

Communiqué des élèves de l'ENSATT du 27 juin 2014

Les étudiants de l'ENSATT mobilisés


Dans un arrêté du 25 juin 2014, François Rebsamen, Ministre du Travail, de l'Emploi et du Dialogue Social, a donné son agrément au texte du 22 mars, remis par les syndicats signataires membres de l’UNEDIC et portant sur l’indemnisation chômage.


Nous, étudiants de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre, regrettons profondément cette décision prise par le gouvernement. Nous rappelons que les signataires de ce texte font actuellement l’objet d’une action en justice entreprise par la CGT-Spectacle pour « déloyauté et manque de sérieux dans les négociations » auprès du Tribunal de Grande Instance de Paris. Par ailleurs, la Ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filipetti, n’a pas manqué de souligner que ce texte était imparfait en ce sens qu’il ne tenait pas compte des nombreuses propositions faites, notamment par le comité de suivi, au sujet de l’intermittence du spectacle.


Le 19 juin, le Premier Ministre, Manuel Valls, a ouvert dans son allocution une mission de concertation regroupant Hortense Archambault, Jean-Denis Combrexelle et Jean-Patrick Gille ayant pour objet une refonte du régime spécifique d'indemnisation chômage des intermittents du spectacle. La décision d'agréer l'accord et la mise en place de cette mission reflète bien l'incohérence du gouvernement dans le respect du dialogue social : pourquoi se concerter une fois l'accord signé ?


Depuis 2003, de nombreuses propositions ont été formulées par un comité de suivi regroupant parlementaires, personnalités du monde de la culture, élus, sociologues, économistes, sans qu'aucune ne soit sérieusement prise en compte. Nous craignons qu'une "remise à plat" sur les bases d'un texte décrié depuis le 22 mars ne soit ni saine ni équitable. Beaucoup d'incertitudes pèsent encore sur la concertation qui s'ouvre : quelles garanties l'Etat est-il en mesure d'apporter en ce qui concerne l'issue de cette mission ? De quelle manière les représentants directs de notre secteur (Syndeac, CGT-spectacle, et autres coordinations professionnelles) seront-ils investis dans le processus de négociation ?


Dans ce contexte d'incertitude, nous demandons des engagements quant au respect de la stricte application de la solidarité interprofessionnelle au futur régime de l'intermittence. La décision du Premier Ministre, Manuel Valls, de neutraliser l'effet du différé d'indemnisation par une nouvelle dépense publique n'est pas acceptable car elle crée une inégalité de traitement entre les indemnisés, contraire à l'esprit de service public, et ne constitue pas une solution durable.


Nous, futurs professionnels, administrateurs, comédiens, concepteurs costume, concepteurs lumières, concepteurs sonores, costumiers coupeurs, directeurs techniques, écrivains dramaturges, metteurs en scène et scénographes, souhaitons davantage de perspectives. Nous ne pouvons nous satisfaire d'improvisations répétées mais souhaitons une refonte réfléchie, vertueuse et durable de ce système. Au-delà de cette question professionnelle, c'est la place de la culture, dans la société d'aujourd'hui et de demain, qui est en jeu.


C'est dans ce sens que nous maintiendrons une mobilisation sur le long terme, continuant de nous réunir, de nous informer, de participer à la défense de nos droits sociaux.


Les étudiants de l'ENSATT

27 juin 2014

Photos/vidéos

Manifestation du 16 juin 2014

27 juin 2014

Communiqués, prises de parole, lettres ouvertes et témoignages

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ENSATT mobilisée
  • Ce blog se donne pour mission de recenser, archiver et partager les différentes informations relatives à la mobilisation contre l'accord sur l'assurance chômage du 22 mars 2014 (presse, communiques, témoignages, photos, vidéos...).
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